Un aveu d’échec ?

omar bongoL’info est partout dans les news du bled: le « Mollah » Omar Bongo Odimba a lâché le pouvoir pour la première fois en dix milles ans de règne. Mais ce billet n’est pas à ce sujet. La communication officielle nous parle d’une volonté de prendre le temps nécessaire pour faire le deuil de son épouse. Mais ce billet ne traite pas de cela non plus. Radio trottoir nous dis, enfin, que le président s’est retranché dans une clinique en Europe pour y suivre des soins et là … ça nous intéresse.

Bongo est président depuis 1967. Cela fait 42 ans qu’il est à la tête d’un des pays que la nature a gâté. Malgré cela, c’est en Espagne qu’il se rend pour, nous dit-on, se faire soigner. De quoi ? Peux importe. Ce qui je retiens c’est qu’en plus de 40 ans de règne, il n’a pas été capable d’installer dans son pays un établissement hospitalier pouvant l’aider en cas de maladie. Pire, si cet établissement existe, il faut des médecins formés pour le faire fonctionner, ce qui ne semble pas être le case. Quarante ans, ça fait 5 générations de médecins spécialistes (au moins) qu’il aurait pu former, disons-le, purement par égoïsme. Comme ça, dès fois qu’il tombe malade, il en a un sous la main et hop: il est de nouveau sur pieds. Et biens, non ! Je m’étais déjà fais la réflexion il y a 4 ans quand Paul Biya avait disparu en Suisse et que la nouvelle de sa mort avait parcouru le toile. Contrairement à BongoBiya possède ces 5 générations de médecins, sauf qu’ils n’évolue pas au bled, donc retour au point de départ.

Ce qui m’embête dans ces dirigeants qui sont au pouvoir depuis des lustres, c’est que durant toute leur tenure ils multiplient les rapports et les discours martelant que le pays va mieux, que le progrès est palpable et à portée de main. Alors que le truc le plus élémentaire n’est pas disponible. Si tous les gamins qui rêvent d’étudier la médecine grandissent en sachant que les riches et les fortunés vont se faire soigner à l’étranger, ils changent leur objectif et décident de poursuivre leur carrière en dehors du bled.

Le problème dépasse, bien sur, le cadre de la médecine. Un commentateur de la vie du bled me disait l’autre jour que rare sont les pays où les enfants du ministre de l’éducation (supérieur et/ou secondaire) effectuent réellement leurs études au bled. Quel signale envoit-on là au gamin ? « Moi qui suit chargé de votre enseignement j’estime que vous recevez la meilleur instruction au monde … voila pourquoi mes gosses étudierons à l’extérieur« . C’est celà que j’appelle l’aveu d’échec du bled. Le fait que celui qui est en charge d’assurer le service pose des actions en opposition même avec sa mission. C’est comme cela que j’interprèterais désormais chaque visite d’un gars du bled dans un établissement hospitalié hors afrique : J’ai le pouvoir de ne riens faire pour me faire soigner au bled alors je viens claquer le blé en Europe.  Mêmement, chaque gamin qui viendra en Europe pour étudier autre chose que la physique nucléaire (et encore) sera pour moi une declaration claire et nette des ministres de tutelle de leur echec dans la mise sur pied d’un système éducatif viable. A bon entendeur …..

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