Une question d’image

usa-africaLe très sérieux Institut Gallup publie à la veille de la visite du Secrétaire d’État Hillary Rodham Clinton au bled un sondage sur la popularité des États-Unis d’Amérique de par le monde. Il ressort par le plus grand des hasard que l’Afrique Sub Saharienne est le coin de la planète où les ricains ont l’image la plus favorable: quelle surprise ?

Pourquoi ne suis-je pas surpris ? C’est que après une naïf sursaut anti-américain, sans doute du à un trop lourd héritage francophile, je me rend compte qu’il ne peut en être autrement. Le casier judiciaire des USA en Afrique est quasiment vierge. On leur a certes fait sauter quelques PV et quelques factures impayées mais globalement les gars ne se sont pas trop publiquement mouillés au bled. Contrairement aux européens, ils n’ont jamais eu, à leur grand regret , me dit-on, de colonie en Afrique: quelque soit leur action présente, elle ne sera donc jamais mise en relation avec un quelconque antécédent colonial. Je serais prompt à discréditer cette étude si les chiffres des autres pays n’étaient pas là pour corroborer cette analyse. Le Liberia par exemple ne voit personne d’un bon œil (tous sous les 30% favorables), alors que le Kenya et le Sénégal aiment tout le monde sauf un peu les russes. Le lien de cause à effet entre le taux de popularité et la stabilité politique du pays est évidente. Toutes les anciennes colonies française plus le Rwanda n’aiment pas la France, c’est clair. Pourtant au bled, la légende veux que si l’Ambassade de France annonce une distribution de Visa sans condition il y aurait une émeute à ses portes, allez savoir pourquoi.

Ces chiffres s’expliquent à mon sens par deux éléments. Le premier est que les pays font de la diplomatie de façon différente. Dans l’école française de la diplomatie, l’état est au premier plan. Quand il a des décisions à prendre, elles viennent principalement du Quai d’Orsay ou de son équivalent. Et quand il  y a des coups à prendre c’est également lui qui trinque. Si la légion saute sur Kolwezi avec succès , bon points pour Paris mais si l‘Operation Turquoise capote, pan sur le bec.

Dans l’école anglo-saxonne , la diplomatie n’est là que pour facilité le business. Elle met les parties en contact et s’efface immédiatement après. En cas de clash, c’est le businessman qui trinque et l’honneur du pays est sauf. Que ce soit pour les mines du RD  Congo ou les « blood diamonds« , jamais les USA n’ont été inquiétés mais tous les intermédiaires en ont eu pour leur grade. Mais alors comment justifier les 30% des français au Tchad ? C’est là qu’intervient le deuxième facteur: l’aura du pays ou sa perception au travers, notamment des médias.

Il n’est pas nécessaire de s’épancher longuement sur la maitrise des américains dans le marketing du « rêve américain« . Le rêve européen lui souffre de toute la polémique de l’immigration qui occupe la une des médias au quotidien depuis des années. Sans compter que contrairement aux américains, ils n’ont pas le relais de la culture populaire (cinéma, musique , divertissement).  Le dernier point qui m’interpelle dans ces chiffres ce sont les chiffres des pays d’Asie qui m’ont l’air très bons. Nos nouveaux amis venu du soleil levant se trouvent dans une situation hybride avec un passé vierge mais une diplomatie à la française avec un état omni présent. Il sera intéressant dans les années à venir de voir comment ils vont mener leur politique en évitant les pièges de l’exercice. En attendant, si vous avez raté Barack H. Obama en Afrique, ne manquez pas la sortie blédarde de Hilarry R. Clinton, c’est mieux que rien personne.

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