Le Sexe des Anges

caster semenyaAvouez le les gars: on l’a tous dit au moins une fois en regardant les filles se livrer à un sport qui mise surtout sur le physique. « Celle là c’est un mec ». On l’a dit pour les nageuses chinoises, les athlètes du bloc de l’est à l’époque de la guerre froide. et aujourd’hui c’est une « sœur » qui est sous les feux des projecteurs: Caster Semenya.

Championnat du Monde d’Athlétisme oblige, j’ai les yeux tournés en direction de Berlin tous les soir depuis une semaine. On a beau faire mais il y a toujours ce petit plaisir malsain de voir le frangin (même si ce sont des frangins d’outre-mer) battre tout ce monde à la régulière. La régularité justement c’est de cela que nous allons parler ici. La question du jour est la suivant: est-ce que Caster Semenya doit être autorisée à concourir en temps que femme ? Quand je suis tombé sur la polémique, j’ai d’abord ricané croyant à une boutade. Je me souvient qu’au lycée le meilleur attaquant de l’équipe de foot était … une fille. Elle dribblait tellement bien que chaque défenseur qui « mangeait un tchobo » (prendre un petit-pont – ndla) tenait à justifier l’action par le fait que « en vérité c’est un mec« . Donc quand une fille élève d’une façon inhabituelle le niveau sport dans lequel elle évolue tout de suite les soupçons se lève. On ne verra jamais ça chez un Usain Bolt mais pour une fille, toujours.

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Ce qui me frappe dans cette affaire c’est la difficulté qu’il semble y avoir à établir le sexe de cette fille (je lui donne le bénéfice du doute – ndla). Je ne connais pas les procédure de l’IAAF pour répondre à cette question mais si il s’agit de simplement regarder « les formes » Caster ne serait pas la seule à tomber. C’est que les efforts demandés au corps pour s’aligner en tant que athlète professionnel ne sont pas sans conséquence. Ils semble aussi que le test ne se résumé pas à vérifier « la robinéterie » de l’athlète: l’IAAF doit être au courant de pratiques visant à altérer l’apparence extérieur des athlètes. Non, il semble que en 2009 pour déterminer le sexe d’une personne ce soit extrêmement complexe. Tenez vous bien il faut les efforts conjugués de:
un endocrinologue: parce que les hormones c’est ce qui nous différencie des filles non ?
un gynécologue: mais lui en cela, il est aussi utile qu’un plombier de nos jours.
un expert en médecine interne: car l’extérieur est trop facilement masqué (voir point précédent).
un expert en sexualité: le comportement des hommes/femmes serait donc inné et pas acquis ?
un psychologue: parce que le sexe ça commence dans la tête dixit Mr Freud.
Et après ça il se trouve encore des gens pour qui l’égalité des sexes n’est pas une évidence. L’IAAF marche sur des œufs (jeu de mot involontaire – ndla). Il refuse de se prononcer à ce stade et souligne la difficulté de trancher à chaque sortie sur le sujet. On les comprend ce serait dommage de léser une athlète dans son droit. En même temps ils doivent se préparer à fondre dessus comme la foudre dans le cas contraire. La fédération SudAf joue bien le coup elle aussi. Si c’est une supercherie elle a été bien préparée car il ne se trouve aucun papier , aucune personne qui déclare avoir connu Caster du temps où elle aurait été un homme. La fédé montre une telle assurance dans ce qu’elle avance qu’il est difficile de déceler une faille. En attendant que ces querelles de clocher se taisent Caster Semenya engrange les victoires sur la piste. Et pendant que j’écrivais ce billet, elle vient d’ajouté la victoire du 800 mètres de Berlin à son palmarès en 1min55.45s : Bravo la Sœur !!

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2 Commentaires

Je me demande d’ailleurs pourquoi on ne créérait pas des catégories « trans » et « hermaphrodite » en athlétisme…

@Roberta – Ouf, il était moins une !! Un bref instant j’ai cru que tu allais proposé de envoyé tout ce beau monde aux « Paralympics » 🙂

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