Traite Négrière: qui doit payer ?

Traite NégrièreCette semaine une interview réalisée par la BBC m’a interpellé et me fait revenir sur une page sombre de notre histoire à tous avec un grand H, je parle de la Traite Négrière. Ça tombe bien, ce blog ne se nomme pas le petit nègre par hasard et je ne pouvais ne pas évoquer ce sujet avec vous chers lecteurs sans commenter les derniers soubresauts dans la gestion de l’acceptation d’un tel évènement, sans précédent, sur la planète.

Comme vous le savez, les blédards sont passés maîtres dans la revendication quand tout est terminé joué d’avance. C’est pourquoi, depuis l’indépendance, ils n’arrêtent pas de réclamer non seulement une reconnaissance de la Traite Négrière par les pays qui l’ont pratiqué en Europe et dans le Nouveau Monde mais également, et cela depuis peu, ils désirent recevoir une certaine compensation pécuniaire pour tout les conséquences de la Traite Négrière sur le bled. Toute cause aussi noble soit elle devient extrêmement importante aux yeux de ses défenseurs si celle-ci peut permettre de déboucher sur une transaction financière qui, si elle aboutissait, arrondirait les fins de mois difficiles, c’est la crise je vous rappelle 🙂 .

La position des pays africains depuis le début de cette affaire a toujours était la même et tout le monde connait leur refrain à force: « dites pardon en nous payant et on sera quitte ». Du coup, chaque occasion est bonne à saisir pour rappeler que dis-je marteler ce message à ces chers ex-colonisateurs qui feignent de ne pas entendre. Mais voila, il y a, dans ce dossier mais pas uniquement, deux volets. Un premier volet moral. Les blancs puisqu’il s’agit essentiellement d’eux, mais pas seulement, se doivent de demander pardon et toute personne censée ne serait revenir sur cette question. Un second volet juridique, mais, avant de l’aborder, laissez-moi citer Maître Eolas qui dit ceci:

Le droit se veut une science détachée de la morale et des considérations sentimentales qui vicient le raisonnement

Mais où veux-tu en venir LPN ? Comme je vous l’ai dit une interview de la BBC jette un regard neuf sur ce vieux dossier. Cette fois-ci ce sont des blédards qui demandent des comptes …. à d’autres blédards. Si il est vrai et incontestable qu’aucun des gouvernements actuels africains, aussi dictatorial soit-il, n’est responsable de la traite, les chefs coutumiers d’antan ont joué un rôle, et non des moindre, dans cette affaire. Car si les allochtones étaient bien les commanditaires, les chefs coutumiers indigènes, étaient bien des intermédiaires ou « au mieux » des exécutants consentants et <sarcasme>forts bien rémunérés</sarcasme> à coup de bijoux de pacotilles et autres tissus d’Orient de qualité discutable.

Sans évoquer les échanges du même acabit entre les régions du Moyen-orient et l’Est du continent africain, le bled a donc était le théâtre de compromis et d’attitudes détestables. Il est intéressant de noter, au passage, un parallèle entre hier est aujourd’hui: le bled est à la merci des allochtones et les perdants, comme toujours sont les blédards du coin qui feignent de ne rien voir venir… mais là je digresse.

Tableau qui montre la traite oriental arabo-musulmane (source)
vendeurs d'esclaves d'origine arabe ndas l'Afrique de l'Est

Ainsi donc, des blédards réclament un pardon si ce n’est des gouvernements africains du moins des descendants des chefs coutumiers africains. Mais qui dit pardon, ne doit-il pas parler de compensations, de réparations ? Car ce qui s’applique à l’un (le blanc) ne devrait-il pas également s’appliquer à l’autre (le chef coutumier) en l’espèce ? Vu que ces chefs coutumiers ou plutôt que leurs descendants ont vu leurs prérogatives reprises en main par les gouvernements actuels du bled, c’est donc à eux qu’il échoit de payer la douloureuse 🙂 .

Mes propos pourraient être choquants, intolérables et je vois poindre vers moi les regards et les propos inquisiteurs faisant passer LPN comme un traitre au vu de son bled.. et pourtant, il n’en est rien, rappelez vous les propos du Maître 🙂 .
Je ne suis pas stupide, je sais que les descendants des chefs coutumiers ne seront pas poursuivis pas les descendants des esclaves. De même, je me doute bien qu’aucun gouvernement africain ne passera par la case réparations. Mais dans ce jeu de dupe, je vois certains gouvernements africains se mordre la langue à la perspective de voir l’entrée d’argent tant attendue leur filer entre les doigts de par le comportement des chefs coutumiers d’antan. Hé bien que cela leur serve de leçon, les actions passées modèlent qui nous seront demain et ce que nous avons la possibilité d’accomplir aujourd’hui.

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18 Commentaires

Je ne suis pas d’accord, je ne comprends pas pourquoi les africains devraient payé deux fois les errences des occidentaux. C’est un peu facile cette manie de toujours tous remettre sur notre dos. Même quand on est pas responsable

Les africains ont tout à fait le droit d’attendre des excuses de la part des anciens exclavagistes, et pour cela, comme le dit l’auteur de ce billet, personne ne saurait le contester. Mais s’ils veulent surfer sur la vague de requêtes de compensations, ils feraient mieux d’y réfléchir à 2 fois!
Ce n’est pas compliqué, c’est uniquement sur la base juridique (et non morale, plan sur lequel les excuses sont demandées) que des compensations pourront être requises, et seront peut-être accordées. D’un point de vue purement juridique, vous ne pouvez attaquer et demander des compensations qu’à un seul coupable, et fermer les yeux sur un autre coupable, pour des motifs ou sur des considérations morales et/ou sentimentales. Si la culpabilité des pays occidentaux, tout comme celle des chefs coutumiers est démontrée, tous les coupables devront payer.
Alors, M. Amadou, l’auteur essait simplement d’expliquer, que pour éviter de se tirer dans le pied, les africains devraient se contenter d’excuses et arrêter de lorgner sur les deniers occidentaux. Car dans le cas contraire, ils ne pourront pas se plaindre de devoir également payer des compensations, en tant que coupable de complicité dans les activités de traite.
Vous analysez émotivement et sélectivement les propos de l’auteur. Il est vrai que si les africains obtiennent gain de cause quant à l’obtention de compensations, ils paieront finalement deux fois le tribut de cette époque sombre. Ils auront effectivement payé une première fois les errances des occidentaux par la perte de millions d’africains, l’enlèvement de ressources humaines et matérielles, la désorganisation des systèmes locaux, etc… mais ce ne sont pas les errances des occidentaux qu’ils paieront une deuxième fois, mais bien les errances de leurs propres chefs coutumiers africains.

Qui dit payer dit « prix ».
Quel est le prix des millions tués?
Quel est le prix de siècles de dur labeur sans salaire?
Quel est le prix de la conséquence de l’esclavage sur l’Afrique?

S’il y’en a qui peuvent chiffrer tout ca, mieux d’eux. Moi je ne peux et ne veux pas, car cela n’a pas de prix.

Nous devons laisser cette affaire de réparations et nous consacrer à une tâche nettement plus urgente en mon sens: gagner notre indépendance totale et définitive. Nous devons être en mesure de décider nous-même ce qui se passe sur notre sol, quel destin nous voulons nous bâtir, et non subir – entre autres des coups d’Etats organisés, financés et fomentés par les « démocraties » autoproclamées de ce monde.

C’est cela le plus important, gagner notre indépendance. Le reste c’est que de la réthorique.

@Marinicko,
vous avez une bien curieuse lecture de l’histoire.
D’abord, cette soi-disante collaboration des chefs coutumiers africains, c’est du pipeau. Faut pas prendre vos désirs pour des réalités.
Une ignominie de cette ampleur ne peut se faire sans la complicité d’africains c’est clair, mais la complicité de quelques-un ne suffit absolument pas à transformer les victimes en responsables.
C’est comme si vous nous disiez que les irakiens sont aussi responsables de l’invasion américaine en Irak, parce qu’il y’a quelques irakiens qui aident les américains à Bagdad. C’est ridicule.

Citation: « Les africains ont tout à fait le droit d’attendre des excuses de la part des anciens exclavagistes » (fin de citation)

Des excuses! Ouais ca nous ferait une belle jambe tiens.
Leurs excuses ils peuvent se les mettre bien profond où je pense.

Citation: « les africains devraient se contenter d’excuses et arrêter de lorgner sur les deniers occidentaux. Car dans le cas contraire, ils ne pourront pas se plaindre de devoir également payer des compensations, en tant que coupable de complicité dans les activités de traite. » (fin de citation)

Ben voyons.
Déjà je vous ai expliqué au début ce que je pense de votre raccourci fumeux sur la responsabilité des africains.
Mais même, même dans l’optique où, on descendrait suffisamment de vin rouge et de rhum pour épouser votre ..thèse, eh bien en suivant votre principe, francais, danois, italiens, et tous ces européens qui collaboraient avec les allemands en 39-45 pendant la 2e guerre occidentale, auraient dû aussi payer des réparations.
Pourquoi c’est seulement les allemands qui les ont payées?

@ Eddy,
Autant j’abonde dans votre sens sur le fond, autant je remarque que votre deuxième commentaire ne vous sert qu’à polémiquer.
Tout d’abord, mon commentaire était en réponse à celui d’Amadou, qui réagissait sur le fait qu’on ferait payer une seconde fois les africains pour les errances des occidentaux. Ma réponse portait sur le statut juridique d’une éventuelle demande de compensations aux coupables (quels qu’ils soient)pour les pertes et les dommages subies par les africains, et je souligne bien « le statut juridique » car c’est uniquement sur la base juridique qu’un tiers pourra faire valoir des droits à une quelconque compensation.
Mais je répondrai tout de même à votre commentaire. Il est bien facile de prendre une ou deux citations et de s’épancher dessus pour définir « l’opinion de l’autre », bien sûr contraire à la sienne, mais cette technique ne conforte que vous et ne donne guère beaucoup de hauteur au débat.
Au-delà de votre critique sur « ma curieuse lecture de l’Histoire » et sur « mon raccourci fumeux sur la responsabilité des africains », votre contre-argumentation m’étonne particulièrement.
LPN a assez bien expliqué dans son billet la raison pour laquelle, juridiquement parlant, les africains pourraient se voir facturer des dédommagements dans le dossier de la traite négrière, SI ils se lançaient dans la course aux coupables et compensations. Revenons-y tout de même. Bon, il est peu fastidieux de prouver la responsabilité et la participation d’un certain nombre d’occidentaux (mais aussi d’arabes par exemple) dans la traite négrière. Tout comme il est peu fastidieux de prouver la complicité de certains rois et chefs coutumiers africains, alors je me demande ce que vous contestez dans ma lecture de l’Histoire. Les coupables sont déjà identifiés.
Pour ce qui est de mon raccourci fumeux: à la date d’aujourd’hui, certaines personnes souhaiteraient imposer des indemnités aux coupables d’hier. Déjà, cela me semble un peu déplacé moralement de vouloir « régler ses comptes » plus de 500ans plus tard, mais bon… point de jugement. Donc, ces personnes visent en particulier les occidentaux puisqu’ils sont à l’origine et les premiers acteurs de cette ignominie. En souhaitant faire payer les états occidentaux, ils feraient payer, et les descendants des coupables, soit les élites politiques et économiques de l’époque, mais également les descendants des ouvriers, paysans (par exemple) occidentaux qui n’avaient rien à voir avec la traite et qui étaient eux-mêmes des esclaves locaux (quand on regarde leurs conditions de vie). Juste, pas juste?… mais bon…
En tout cas, on en vient alors à dire que les chefs coutumiers africains (qui n’étaient peut-être pas responsables de la traite) étaient tout de même coupable de complicité, donc devraient également payer des dédommagements. Et puisqu’en droit, on applique les mêmes règles à tous, sans égard à des questions morales ou sentimentales, les états africains se verront alors imposer des indemnités. Donc, au nom des élites africaines complices, leurs descendants devront payer, mais les descendants des victimes le feront également.
Vous ne comprenez pas que personne (en tout cas, pas moi) ne souhaite transformer les victimes en responsables, mais ils le seront de facto (et ce par la faute de ceux qui courent après des compensations), car dans leurs rangs se trouvaient des coupables. Je n’ai jamais avancé que les africains étaient responsables de la traite, ils en ont bien été victimes. Mais si l’on souhaite imposer aujourd’hui des dédommagements pour la responsabilité de ces horreurs commises il y a 500ans, les africains se retrouvent alors (sans l’avoir demandé) dans le lot. JURIDIQUEMENT, tout le monde est logé à la même enseigne.

Pour votre question sur la 2nde Guerre Mondiale, la réponse est simple: les allemands étaient les seuls à payer car ils étaient les perdants, de surcroit sans plus aucun pouvoir, au terme de cette guerre, tout comme à la fin de la 1ere Guerre mondiale. Je tiens tout de même à souligner que la question des réparations suite à ces guerres n’a pas jugée par des institutions judiciaires, mais décidée par les dirigeants-gagnants, pour les gagnants. Pas besoin de descendre du vin et du rhum pour se rendre compte que ce genre de pratiques manque un peu de justice. Mais bon, tout comme on dit que l’histoire est écrite par les vainqueurs, il me semble que la justice est appliquée par ceux qui ont le pouvoir.

Alors, voyons-voir ce que me dit ce cher Robert, Le Petit:
polémiquer: adj. et nom feminin.
Débat par écrit, vif ou agressif => controverse, débat, discussion.

Si j’en crois cette définition de Robert, je ne vois pas quelle honte il y’a à engager un débat vif avec vous du moment où je ne suis pas d’accord avec votre point de vue. Vous dites que mon 2e commentaire – et comme de par hasard le seul des deux qui n’aille pas dans votre sens – ne sert qu’à polémiquer. Mais ce n’est pas une maladie honteuse de polémiquer, que je sache. Vous l’écrivez comme si je commettais je ne sais quel crime de lèse-majesté.

Je suis contre votre position et je vous le fais savoir, c’est tout. Donc laissez-nous vos procès d’intention.
Pour synthétiser un peu, votre position est bancale et indéfendable pour deux raisons:

(1) Elle est illogique
Vous dites, ouais les africains sont en droit d’attendre des excuses, mais des dédommagements non. On serait dont prêt à reconnaitre des torts causés, mais attention hein, qu’on ne demande pas de réparer ces torts.
La prochaine fois que vous vous ferez emboutir votre voiture, j’ose croire que vous y penserez, quand le fautif sortira de sa voiture, s’avancera vers vous avec un grand sourire en multipliant les « je m’excuse, je regrette sincèrement, yakoo mon frèère, ouèèè assia », puis s’en ira, parce que, il est hors de question de réparer le préjudice causé.

Chez moi on dit il n’y a pas de mouillé sec. Voilà pour la logique.

(2) Elle est injuste
Vous dites que le fait que deux tondus et trois pelés africains aient été aux côtés des esclavagistes suffit à transformer les africains en co-responsables. Et moi donc de rappeller à votre sagacité que les deux tondus et trois pelés irakiens au côté des anglo-américains en Irak, ne font pas des irakiens des co-responsables de l’invasion de l’Irak.
Mais même dans le cas où, par je ne sais quelle acrobatie cérébrale, on concluerait donc que oui, deux pelés et trois tondus africains aux côtés des esclavagistes font des africains des co-responsables, et donc, tout aussi redevables, qu’en est-t-il donc de la derniere guerre occidentale où l’Allemagne a été condamnée à payer toute seule des réparations, malgré deux pelés et trois tondus francais, italiens, belges et que sais-je, qui ont aidé activement l’occupant?

Et là vous nous sortez une tirade, digne du prix Nobel de philosophie sur l’injustice et la loi du plus fort(vainqueur).
Mais vous et moi savons très bien, que deux pelés et trois tondus collabos francais ou danois, n’ont pas fait de la France, ni du Danemark des co-responsables, parce qu’ils ne le sont pas.

Citation: « En souhaitant faire payer les états occidentaux, ils feraient payer, et les descendants des coupables, soit les élites politiques et économiques de l’époque, mais également les descendants des ouvriers, paysans (par exemple) occidentaux qui n’avaient rien à voir avec la traite et qui étaient eux-mêmes des esclaves locaux (quand on regarde leurs conditions de vie). Juste, pas juste? » (fin de citation)

Oh comme c’est touchant, je suis ému, au bord des larmes.
Eh bien, savez-vous très cher(chère) Marinicko, que les allemands continuent de payer les réparations de 39-45? En clair cela signifie que, la jeune allemande, le jeune allemand, agé de 20 ans en 2009, et donc né en 1989, qui n’y est absolument pour rien dans tout cela, continue de payer pour quelque chose terminé plus de 40 ans avant sa naissance.
Et dire que parmi ses allemands qui paient, il y’en a dont les grand-parents ont été fusillés par la Gestapo parce qu’ils ont aidé ou caché de gens, ou qu’ils s’opposaient au regime nazi.

Citation: « Mais bon, tout comme on dit que l’histoire est écrite par les vainqueurs, il me semble que la justice est appliquée par ceux qui ont le pouvoir. » (fin de citation)

Comment réussissez-vous, dans le même élan à écrire que JURIDIQUEMENT, tout le monde est logé à la même enseigne, et que la justice est partiale, puisqu’étant celle du plus fort.
Et soit dit en passant, je suis entièrement d’accord avec vous, la justice est une affaire de riches et de puissants et l’histoire est écrite par les vainqueurs.

Citation: « Déjà, cela me semble un peu déplacé moralement de vouloir « régler ses comptes » plus de 500ans plus tard, mais bon… » (fin de citation)

Déjà c’est faux très cher(chère) Marinicko, la traite s’est terminée au 19e siècle, et non il y’a 500 ans. Et l’exploitation coloniale – qui fût une forme d’esclavage a immédiatement pris le relais. Si on suppose que les africains ont vraiment eu leur indépendance en 1960, est-ce que vous réalisez que les africains ont été plus longtemps en captivité qu’ils n’ont été libres? Eh oui, ils n’auraient été libres que 50 années.

Vous vous trompez lourdement en croyant que c’est terminé tout ca, c’est du passé. Oh non, nous sommes encore en plein dedans. Nous (aussi bien africains qu’occidentaux) n’en avons pas encore terminé avec la traite et ses conséquences dans notre psychique.

@Eddy
Tout d’abord, il n’y a là aucun procès d’intention: vous n’êtes pas d’accord avec mes propos, débattons. Mais je ne suis pas là pour polémiquer, voire polémiser. Vous faites preuve de bien de condescendance et lancer des remarques, à mon sens, déplacées. Mais bon…
Effectivement, comme je le mentionnais dans mon commentaire précédent, je suis d’accord sur le fond concernant votre premier commentaire, car vous déclarez qu’il est tout simplement impossible d’évaluer concrètement les dédommagements qui « devraient » être faits aux africains au vu de toutes les pertes provoquées par la traite négrière, car cela n’a pas de prix, et que des combats bien plus urgents tel l’indépendance réelle et effective de l’Afrique, se posent aujourd’hui.
Vous remarquerez ensuite que votre second commentaire n’a absolument rien à voir avec le premier. Vous y critiquez « ma curieuse lecture de l’Histoire » (j’attends toujours de savoir ce que vous y contestez) et « mon raccourci fumeux ».
Bon il semblerait que ma position est bancale, indéfendable, illogique et injuste. Je vais tenter de faire plus court et plus concis, mais s’il vous plait, cessez d’interpréter, comme vous l’entendez, mes propos:
– les africains ont été victimes de la traite négrière (et le sont toujours sous des formes modernisées, je suis d’accord avec vous, mais notons qu’ils ne sont pas les cibles visées en particulier par le capital qui est amoral), donc ils auraient droit à des dédommagements, je n’en disconviens pas. Mais je dis que s’ils souhaitent faire valoir ses droits, ils pourraient alors se retrouver à payer également des dédommagements, par la faute des rois et chefs de tribus africains (et leurs clans) qui ont été des acteurs à part entière de cette traite. Si l’on impose des dédommagements à payer aujourd’hui, vous vous doutez bien que ce ne sont pas uniquement les descendants directs de ces chefs qui paieront de leurs poches, mais plutôt les états africains, car bien que ces chefs ne soient pas, pour la majorité, reconnus par les Constitutions, ils étaient les élites-dirigeantes locales.
– Encore une fois, loin de moi l’idée de vouloir faire de l’ensemble des africains des co-responsables des actes commis durant la traite. Je le répète, ils pourraient être considérés comme responsables dans le paiement d’indemnités (en tant que citoyens d’états africains), si l’on généralise à l’échelle des états les fautes commises. Vous semblez vouloir minimiser la participation des chefs africains, les « deux tondus et trois pelés africains » comme vous le dites. Ils ne sont peut-être pas à l’origine de ce commerce international et d’envergure d’être-humains, mais ils y ont grandement participé. Je ne prendrais qu’un exemple: le roi Guézo, au Bénin, qui a participé à hauteur d’environ 14 à 17 millions d’esclaves à lui tout seul! Ce n’est qu’un exemple, car on ne saurait compter tous les chefs qui ont été des maillons non-négligeables de ce commerce, que ce soit sur la côte ouest bien sûr, au Nigéria, au Congo, en Angola, etc… Enfin bref, sans eux, et je dirais même contre eux (s’ils avaient respecté les principes fondamentaux de leurs statuts royaux, soit la protection de leurs sujets) la tâche aurait particulièrement ardue pour les Occidentaux et ce commerce beaucoup moins florissant. Les « deux tondus et trois pelés africains » se sont enrichis et ont profité de cette traite pour étendre leurs pouvoirs sur des territoires plus vastes.
– Très bon exemple que le cas de l’Irak: les Britanniques et les Américains ont attaqué et détruit l’Irak, dans tous les sens du terme, avec la participation de chefs tribaux et leurs clans. Et que remarque t-on aujourd’hui, les Irakiens ont subi les horreurs commises par ces chefs claniques et chefs de guerre, dont entre autres Saddam Hussein, ensuite ont subi les horreurs commises par les anglo-américains (attaques, bombardements, bavures, sanctions économiques…), qui à leur victoire ont mis au pouvoir les anciens chefs de guerre qui leur convenaient. Depuis des décennies, les Irakiens paient en vies humaines, en ressources, en droits fondamentaux, toutes ces atteintes dont ils ne sont même pas responsables. Mais la cerise sur le gâteau, est que des américains, qui vivaient sur le territoire irakien lors des exactions commises par Saddam Hussein, demandent aujourd’hui des dédommagements à l’état irakien! Avec plus de 25% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté, le pays en ruines, c’est vrai qu’ils ont de quoi payer… Et les américains, qui ont par exemple bombardé volontairement des installations d’approvisionnement en eau potable durant la guerre du golfe de 91 (et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres), vont-ils dédommagés les irakiens?
Loin d’être « une tirade, digne du prix Nobel de philosophie », je remarque juste que la justice est (très) souvent appliquée par les vainqueurs, sur la base de la loi du plus fort, et cette justice n’est pas toujours très juste, car elle est faite par les vainqueurs pour les vainqueurs. Ce que vous ne semblez pas distinguer dans mes propos, c’est la justice appliquée par les vainqueurs, forcément partiaux, et la justice appliquée dans un cadre légal et impartial. Voilà pourquoi, dans le même élan, je réussis à dire « JURIDIQUEMENT, tout le monde est logé à la même enseigne » et que « la justice des vainqueurs est partiale ». J’aurais tout de même deux petites questions pour vous:
– Considérez-vous qu’il est juste que les allemands aient été les seuls à payer et que les descendants des allemands (notamment les descendants des opposants au régime nazi) paient toujours?
– Considérez-vous qu’il serait juste de faire payer les descendants des occidentaux (notamment les descendants des paysans et par la suite des ouvriers) pour la traite des noirs?
– Considérez-vous qu’il serait juste que les irakiens (état irakien) paient des dédommagements à des américains, lorsque les (états) américains, les britanniques, les canadiens, etc… n’en paient pas aux irakiens (à part les quelques millions lâchés pour commencer à reconstruire le pays, quand dans le même temps, les vainqueurs s’arrangent pour avoir de nouveau la mainmise sur l’une des ressources les plus importantes pour les irakiens, soit le pétrole)?
Pour conclure, (et j’en profite pour m’excuser, je n’ai pas vraiment fait plus court, mais je l’espère plus concis) lorsque je parlais de « vouloir régler ses comptes » plus de 500ans plus tard, je faisais mention au début de la traite. C’est bien il y a un peu plus de 5 siècles qu’elle a débuté.
Contrairement à ce que vous pensez, je ne crois pas (et je ne l’ai même jamais dit, sinon, dites-moi où) que les conséquences de la traite ne se font plus sentir, que c’est du passé, et encore moins que l’Afrique ne subit plus d’atteintes aujourd’hui. Mais je pense qu’il est dangereux de tout mélanger, et contre-productif pour les africains (mais aussi pour les occidentaux) de limiter leur psychique à cette période noire et d’enfermer leur créativité à se recréer aujourd’hui dans cette logique. Voyez un peu ce que vous dites relativement à l’indépendance des africains: ils n’ont peu être connu qu’une cinquantaine d’années de « liberté » depuis la décolonisation, mais je garde tout de même en souvenir que leurs ancêtres étaient « libres » avant l’esclavage.

@Très chère(cher) Marinicko,
Voyez-vous, il y’a des sujets où je suis un peu nerveux sur la gachette, et l’esclavage(colonisation) en fait partie. Ce ne fut pas un jeu de billes, vous le savez. Et quand en plus je tombe sur des contre-vérités..
Essayons donc, si vous le voulez-bien, de dresser le bilan de notre échange jusqu’ici:

[1] Le seul point où nos positions respectives ont un air de ressemblance, c’est au sujet du paiement de réparations.
Vous y êtes allergique, au pretexte que ca pourrait se retourner contre les africains – merci tant d’attention me touche! – qui selon vous sont « aussi » fautifs, et donc, doivent « aussi » payer.
Je suis allergique à toute idée de réparation, parce que cette ignominie n’a pas de prix, et bien malin celui qui pourra la chiffrer.

[2]
Ma remarque sur votre curieuse lecture de l’histoire vient de cette affirmation péremptoire, que les africains seraient « aussi » responsables. Et je vais vous dire pourquoi je trouve votre lecture fausse et irrecevable.

on peut dire ce que l’on veut des occidentaux, mais ils ont soigneusement documenté cette période. Quel bateau, a levé l’ancre d’où? pour quelle destination? la « cargaison » fut chargée où, déchargée où, etc, etc.
Mais curieusement, aucun document du début de la traite occidentale ne fait allusion à ces fameux et fumeux co-responsables africains, ces fameux chefs coutumiers qu’on tient absolument à voir comme co-responsables. Les portugais qui ont ouvert le bal (côté européen) décrivent bien comment ils se procuraient des esclaves: par la poudre et le canon !!!!!
Aucun chef africain ne leur a vendu qui que ce soit, ils ont fait tonner la poudre et se sont servis.
Ca c’est pour le début.

Maintenant, les deux tondus et trois pelés africain que l’on entrevoit ci et là ne font leur apparition qu’autour du 17e siècle, 18e, 19e, etc, cela faisait plus de deux siècles que l’occident était dans le bizness. Le système était déjà rodé depuis fort longtemps, et pour les africains qui naissaient au 17e, 18e ou 19e siècle, un bateau négrier en rade de Gorée, Sao Tomé ou ailleurs, chargant sa cargaison, était d’une banalité affligeante.
Et donc quoi de plus normal que certains en profitent, qui pour se faire du fric, qui pour régler des comptes, qui pour assoir son pouvoir (ca n’a pas été différent en France par ex. sous l’occupation allemande.)

[3]
Là où a devient cocasse, c’est qu’à partir de ces deux pelés et trois tondus, on veuille rendre les africains responsables. Et c’est pour cela que je parle de raccourci brumeux. Vous ne pouvez tout de même pas, soutenir sérieusement, que du fait de quelques ploucs, qui tirent profit d’un système que les africains subissent, les africains en seraient co-responsables.

Le roi Guezo que vous nous citez en exemple est du 19e siècle. Quand il est né, cela faisait 400 ans que l’occident vendait du noir. Autant dire que votre roi Guezo, eh bien il n’a connu que cela, son père n’a connu que cela. Le pere de son pere n’avait connu que ca. C’était son monde tel qu’il avait toujours été, d’aussi loin que lui et ses pères pouvaient se souvenir.

Des européens se sont adaptés à une situation donnée – l’occupation allemande – et certains ont aidé activement l’occupant, les fameux collabos. Mais cela n’a pourtant pas fait de leur pays un pays reponsable du cauchemard nazi.
Mais chez les africains, les deux pelés et trois tondus suffisent à décréter que les africains portent aussi la responsabilité de leur malheur. Quand même faut être cohérent..

[4]
Vous m’avez si je ne m’abuse posé quelques questions, à savoir

a. s’il serait juste que des descendants d’allemands, ou les descendants d’occidentaux paient, ou continuent de payer pour les errements de leurs ascendants.

Vous conviendrez avec moi que personne ne se pose de question métaphysique quand il faut jouir des actifs de l’héritage (belles universités bien fournies, système de santé performant, qualité de la vie).
Eh bien, oui, je pense que c’est aussi cela être citoyen d’un pays. On ne peut pas d’un côté, vouloir profiter de tous les avantages que son pays offre, puis après se répandre en tortueuses réthoriques quand il s’agit de redresser les torts causés à d’autres par son pays.

b. s’il serait juste que les irakiens paient.

Oh vous savez, l’épisode irakiens ne me surprend pas. Savez-vous par exemple qu’Haiti, après avoir gagné de haute lutte son indépendance a dû payer pendant de longs siècles des réparations aux anciens esclavagistes en ..dédommagement du manque à gagner?
Vi vi, vous avez bien lu. C’est à dire que les haitiens ont dû dédommager ces Messieurs, de s’être libérrés de l’esclavage.

Ca nous rapelle De La Fontaine tout cela, non? Un loup survint à jeûn, qui cherchait aventure..

l’arrivée des Européens en Afrique 16 siècle a causé d’enormes problèmes comme le déclin du commerce transaharien et l’Afrique a été longtemps séparer de l’Europe par de nombreux obstacles.

La traite négriaire et ce commerce d’exclave noir africains développer à partir du 16 siècle par les Européens en direction de l’Amérique. Elle a était à l’origine de nombreuses mutations,intervenues dans les continent concernés avant et après cette période.
1) La naissance de la traite:
Les origines de l’exclavage et du trafique humains sont très anciennes.Déjâ dans l’antiquité, le servage existait en Europe.Les arabes pratiquaient l’exclavage en Afrique et en Asie.Beaucoup de peuples Africains réduisaient leur captif de guerre à l’exclavage.

l’arrivée des Européens en Afrique 16 siècle a causé d’enormes problèmes comme le déclin du commerce transaharien et l’Afrique a été longtemps séparer de l’Europe par de nombreux obstacles.

Sur quels éléments vous basez-vous Eddy pour contredire les éléments fournis ? A ma connaissance, il n’existe aucune étude sérieuse et neutre réalisée de manière précise sur les origines de l’esclavage et les éventuelles responsabilités Africaines ou Arabes. Il y a aussi la « Théorie » de Cheik Anta Diop qui subodore que les Égyptiens étaient noirs, ce qui voudrait également dire que les noirs Egyptiens auraient eux-même commis des actes d’esclavage. De plus je ne suis pas du tout d’accord quand on parle du blanc comme « colon », car il y a des millions de blancs qui n’ont aucuns liens de près ou de loin avec l’esclavage il y a même des blancs qui sont morts pour la libération des esclaves notamment aux états-unis. Il y avait aussi au Brésil, des Africains anoblis qui possédaient des esclaves noirs,notamment Zumbi.
Comme vous l’avez dit, il est évident que cette traite n’a pu se faire sans complicité Africaine. Cela ne sert à rien de commémorer un évènement dans le but de maintenir et d’entretenir une haine. Il serait tout de même plus intéressant de mettre cette énergie a construire un futur commun qui n’est pas tâche facile. En tant qu’être humain on a un seul passage sur terre sur une très courte durée, ne serait-il pas mieux de la passer dans les meilleures conditions possibles ?
La politesse dans tous les cas est un minimum entre personnes éduquées de nos jours, mais j’ai l’impression que vous avez fait l’impasse là dessus. Je ne vois pas au nom de quoi votre vérité, serait plus vrai qu’une autre.

Les occidentaux qui ont accepté d’abolir leurs esclaves ont été indemnisé, ceux qui tuaient leurs esclaves inutiles selon les lois en vigueur de l’époque ont été indemnisé. Les bourreaux se sont faits indemniser donc ne me dites surtout pas les africains qui sont victimes doivent pardonner et regarder de l’avant. NON! Les africains qui coopéraient avec les blancs étaient certes égoïstes mais se feraient capturer et vendre à leur tour s’ils s’opposaient. Aucun des africains qui collaboraient avec les blancs n’étaient capables d’imaginer les sévices et cruautés qu’allaient subir leurs frères et soeurs esclaves. En Amérique latine par exemple, les autochtones étaient farouchement opposés aux envahisseurs européens donc ces derniers ont simplement décidé de les exterminer (la population autochtone est passé d’environ 80 millions à moins de 10 millions) et ils se sont tournés vers l’Afrique pour commencer cette traite qui continue d’avoir des conséquences sur les descendants d’esclaves et sur l’Afrique. La traite correspond à la page commerciale la plus fructueuse et lucrative pour l’Europe donc pourquoi les africains ne se font pas indemnisés.

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