A quoi ça sert (6): La Première Dame ?

A cette question que d’aucun estimerait sans intérêt, on voudrait répondre comme de coutume « à rien » et pourtant. Si nous avons l’honnêteté de regarder l’actualité mais aussi l’histoire du bled on se rend vite compte que la Première Dame intervient régulièrement dans la conversation en raison de ce qu’elle aurait fait ou pas, dit ou pas dit,  ou même de ce qu’elle aurait du faire et dire. Mais alors à quoi sert-elle ?

Je commencerais par balayer d’un revers de la main les commentaires de haterz qui pensent que chez LPN nous sommes des phallocrates car nous ne laissons pas de place à l’éventualité de la présence d’une Présidente à la tête du pays. Détrompez-vous, la Première Dame peut également être un homme (ndla: je propose même « Le Premier Gaou » comme nom officiel du pendant masculin mais je reste ouvert tout débat sur le sujet). C’est d’ailleurs dans le cas où le chef de l’État est une dame que l’on comprend le problème réel qu’il y a à donner un rôle officiel à son conjoint.
Le Président de la République est élu pour un job bien précis. C’est un employé à qui nous les électeurs avons confié des pouvoirs organisationnels en sachant dans quelles limites il va en user ou pas à notre avantage, son conjoint, lui, on ne l’a pas choisit. Personne, à ce que je sache, n’était invité ou témoin à son mariage. Ce n’est d’ailleurs qu’à de rares occasions qu’un président se marie durant son règne mandat. Voilà donc une personne qui n’a pas été élue et qui, du fait du travail de son conjoint, et pour des raisons de sécurité évidentes, se trouve dans l’impossibilité d’exercer un emploi dit « classique« .

Thandiwe Banda de Zambie apporte des chaises roulantes à l’Hôpital Universitaire de Lusaka (source)

Madame est donc reléguée à l’arrière plan de la vie professionnelle: il ne lui reste plus que la vie sociale pour ne pas s’ennuyer. On crée alors de toute pièce des organismes caritatifs et philanthropiques dans le seul but de lui trouver une occupation qui lui évite de rester cloîtrer  au palais présidentiel.
Avec le temps elle devient tour à tour la « sœur de la nation« , puis la « mère de la nation » car comme pour tout contrat à durée indéterminée, Président, on peut le rester longtemps. Mais alors pourquoi un personnage qui est limité à inaugurer les chrysanthèmes prend il autant d’importance dans les conversations? J’y vois deux raisons et elles sont étrangement toutes les deux politiques.

La première raison: Les activités sociales de Madame finissent par entrer en concurrence avec les activités très officielles de Monsieur. Ces fameux chrysanthèmes qu’elle inaugure sont peut être la seule chose positive qui se passe dans le pays. Imaginez, le mari crée un impôt supplémentaire alors que sa femme ouvre un hôpital, le mari sort une loi controversée pendant que sa femme livre des couvertures et des vélomoteurs à tout un village. Au bout d’un moment, le mari jaloux du succès de sa femme s’incruste de plus en plus dans les activités de cette dernière pour remonter sa côte de popularité. Il ne suffit donc pas que la dame soit bien de sa personne pour que le mari s’attire la sympathie du public, elle constitue une réserve de capitale sympathie dans lequel le Président puise allègrement quand il y en a besoin.
J’en veux pour preuve que rares sont les femmes de président défunt qui ne sont pas en odeur de sainteté dans leur pays. Et si c’est le cas, c’est souvent le fait de jalouses intrigantes qui peuvent enfin se venger de celle qui les a autrefois snobé.

Antoinette Sassous Nguesso prend part à la marche pour la paix lors de la Journée de la Femme (source)

Cela nous mène à la seconde raison qui n’en ai pas moins intéressante. Tous les africains, ou du moins la plupart, sont convaincus que la femme du chef de l’État influence les décisions de son mari. C’est sans doute une transposition de l’expérience que les hommes blédards vivent dans leur foyer ou un sentiment machiste qui refuse d’admettre que le Président peux faire des erreurs tout seul comme un grand. Il est vrai que, siècle des lumières aidant (ndla: au bled le siècle des lumière est le 21eme siècle), certaines épouses comme Simone Ehivet Gbagbo brouillent régulièrement les cartes en assumant pleinement un engagement et un discours politique engagé. Heureusement, ou malheureusement c’est selon votre avis sur la question, il existe encore des individus comme Jacob Zuma pour brouiller les cartes dans l’autre sens.

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2 Commentaires

si la CAF respect ses decisions que l’elimination se fait confrontation direct et non pas par goal a virage alors normalement le Cameroon doit etre premier et doit affronter le Nigeria et non l’Egypte ou sinon le Mali doit alors revenir jouer a la place de l’Algerie

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