L’autre guerre d’Afrique

Alors que les yeux du monde sont rivés sur le Japon, la Syrie, la Libye ou encore la Côte d’Ivoire une autre guerre qui fait moins de bruits mais sans doute plus de morts se déroule au bled dans l’indifférence des médias ou de la fameuse communauté internationale: le choléra et le rougeole sont de retour et ils tuent en tout impunité!!

Et pourtant l’Ennemi comme ses techniques d’attaques sont connus depuis très longtemps. Les techniques pour l’endiguer, le stopper voire le vaincre existe et sont facile à implanter. Mais à la surprise générale, non seulement ses fléaux réapparaissent et,  et c’est là où le bas blesse, tout laisse à penser que les autorités sont soit non-préparées, soit impuissantes ou pire incompétentes à résoudre ces défis que l’on croyait d’hier.

Ainsi donc au Cameroun le Choléra a refait(?) surface et au RDC proche, la Rougeole est de retour. Si il est vrai que les situations économiques, sociales et politiques sont très différentes dans ces 2 pays, il n’empêche que sur le terrain le constat est le même, la maladie progresse et les autorités pataugent. Cet ainsi que des maladies que l’on croyait avoir expulsées par la porte sont revenues par la fenêtre et laisse un sentiment de désarroi aussi bien au niveau des habitants directement confrontés à ces épidémies mais également au sein des organes censés contrôler et/ou assurer une réponse adéquate contre ses fléaux.

Image de l’Epidémi de 2010 au Cameroun (source)

Alors que doit-on faire ? Le problème des maladies c’est que tout le monde doit être mis à contribution, petits et grands, jeunes et vieux, pauvres et riches. Ce n’est donc pas seulement un problème de dirigeants prévoyants ou non mais c’est avant tout un problème de santé publique et dans ce cas, comme le dit si bien l’adage, mieux vaut prévenir que guérir hors ce que l’on constate c’est que par manque de guérisons… on ne prévient même plus 🙁 . LPN va donc en profiter pour courir au secours de l’État et pointer de son doigt accusateur la veuve et l’orphelin ( vu que la chose est rare… profitons en 👿 ).

Je me rappelle de certaines discussions que j’ai eu avec mes parents mais également avec ceux de mes amis blédards, de différentes nationalités africaines, et grosso modo, le discours est toujours le même :  Dans les années 60 ou 70 (c’est selon), les services médicaux du bled étaient excellents, on avait les armes pour lutter, mais aujourd’hui ce n’est plus la même chose. D’autres, plus âgés, vont jusqu’à dire que du temps des colons, ce genre d’épidémie n’aurait jamais eu court. Laissant donc croire que tous les maux que l’on vit actuellement ne sont que le fruit d’années de mauvaises gestions de la chose publique. Les blédards, quelque soit leur pays, ont toujours cette rengaine avec eux. Pour moi ce genre de discours sert uniquement  d’alibis pour nos comportements actuels (notez l’utilisation du nos).

Soyons un peu sérieux. Ne dit-on pas que la meilleur des protections commence par sa propre protection. Et comme je vous l’ai fait remarqué, le choléra et la rougeole ne sont pas des maladies nouvelles dont les mesures pour les combattre sont peu ou mal connus. Au contraire, de gestes simples d’hygiènes suffiraient à les faire reculer d’une maison, d’un village, d’une région voire d’un pays (on a le droit de rêver).
Alors qui doit-on réellement blâmer? l’État qui n’arrive pas à coordonner ses politiques ou la population qui a oublié des règles élémentaires d’hygiène… ou les 2 qui en se rejetant systématiquement la faute en oublie l’essentiel, c’est-à-dire, combattre ces maladies, et non les ignorer en espérant que lassées par notre indifférence, elles disparaissent d’elle même 🙁 .

En attendant, la rougeole et le choléra frappe et ne se posent pas autant de question que vous et moi… à méditer.

Dans la même veine

Laisser un commentaire