Et si la Pologne avait été un pays africain ?

Quoique l’on en dise, il existe des pays calmes dans lesquelles les gens vaquent tranquillement à leur train train quotidien. Et puis, un jour, un événement aussi extraordinaire que inattendu survient chez l’un de leurs voisins. Leur premier réflexe après avoir éventuellement réconforté celui-ci est de se demander comment eux auraient vécu l’événement.  Au regard de la tragédie qui vient de frapper la Pologne, je vous propose le même exercice mais cette fois dans le contexte d’un pays du bled.

Que cela soit clair, nous n’inventons rien. L’exemple le plus célèbre, emprunté au monde de la BD, est cette histoire dans laquelle Superman au lieu d’atterrir dans l’Amérique capitaliste débarque dans une Union Soviétique dirigée par Staline, intéressant n’est-ce pas ? Transposons donc, si vous le voulez bien l’exercice au bled.

Un avion gouvernementale transportant toute l’élite politique du pays, mais pas seulement car sont également présents le clergé et les plus grandes institutions sociales du pays, s’écrase ne laissant aucun d’entre eux vivant. Au delà du drame humain immédiat et évident, il est clair que cette tragédie constitue un test de solidité du « système » qui gouverne le pays. Le pays a-t-il les ressources humaines nécessaire pour faire face ? A-t-il les lois et institutions adéquates pour reprendre la main et se relever/continuer son chemin comme si  rien ne s’était passé? Plus simplement: Existe-t-il un « disaster recovery plan » (ndla: « plan catastrophe » c’est pas sexy comme expression)  ? Je vous propose quelques scenarii  issus de mon imagination pour alimenter le débat.  Ceci n’est évidement qu’un exercice de réflexion car c’est là un destin que je ne souhaiterais à personne, même pas à mon pire hater.

1 – Le cas du pays tenu par une junte armée/militaire

La logique voudrait que les institutions civiles en profitent pour reprendre le contrôle du pays. Mais comme la loi du plus fort est toujours la meilleur, c’est plutôt le gradé le plus haut (ndla: pas si haut que ça sinon il aurait été du voyage) dans la hiérarchie militaire restante qui va se positionner de facto. Hélas cela signifient qu’ils peuvent être plusieurs au même grade car toute hiérarchie est une pyramide. Il est donc fort probable que tout cela dégénère en un conflit armé entre les différents petits chef armés. C’est  un scenario à la zaïroise, à ne pas confondre avec un scenario à la RD Congolaise.

2 – Le cas d’un pays tenu par un président qu’on a oublié qu’il était militaire tellement qu’il était là depuis longtemps

Les militaires ayant perdu la notion qu’ils ont pris le pouvoir dans le temps, les institutions civiles prennent le relais … dans un premier temps. Dans un premier temps car les différentes incarnations de l’opposition non démocratique (ndla: une opposition n’est démocratique qu’en démocratie) vont se chamailler sur le sujet de savoir qui est plus légitime que l’autre. Comme il n’y as pas de tradition démocratique pour les raisons évoquées plus haut, l’un ou l’autre tentera de passer en force jusqu’à ce que le gens en viennent aux mains.

3 – Le cas d’un pays fraîchement indépendant ou sortant d’une longue guerre civile

La caractéristique de ce pays est qu’il n’a pas une réserve importante de main d’œuvre qualifiée (ndla: oui les supers fonctionnaires blédards avaient une utilité à l’origine). On se trouve donc à laisser le pays entre les mains de gamins ayants un diplômes de l’enseignement secondaires et des autodidactes. Loin de moi l’idée de les dénigrés mais c’est la leur faits de guerre. Tout se passe bien et au bout de 50 ans on se rend compte que la seul réalisation significative et un statue de 50 mètres dressée sur le toit de la capitale.

Les restes de l’avion du président Habyarimana, à proximité de l’aéroport de Kigali (source)

4 – Le cas d’un pays trop petit, trop pauvre, trop inconnu, en proie à des tensions ethniques et sociales, dirigé par une génération de militaire sur la fin et des jeunes loups affamés, et assaillit de tout côté par une opposition sur-armée, sur-motivée et hyper médiatisée

ah zut … ça c’est déjà arrivé.

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3 Commentaires

je pense que de nos jours nos présidents africains doivent prendre la mesure de la chose .c’est à dire gouverner en sachant qu’ils ne sont pas éternels et surtout que l histoire fini toujours par se raconter.Alors nos président doivent surtout chercher marquer positivement leur temps et ce sera pour eux un grand héritage.

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