Afrovision

Le Concours Eurovision de la chanson 2010 de Oslo en Norvège a vécu. l’allemande Lena Meyer-Landrut et son Satellite ont remporté la victoire et permis à l’Allemagne d’organiser le concours suivant en 2011. Au terme de ces 3 soirées télévisées où l’on a beaucoup ri, souvent au dépend des candidats, les européens me semblent beaucoup plus sympathiques. Ce sentiment étant partagé par tous ceux qui ont vu les émissions, je saute sur l’occasion pour proposer à mes amis blédards un Concours AFROVISION de la Chanson.

Jessy Matador a été vaillant mais il a été vaincu par l’expression démocratique par SMS/Texto interposé. Qu’a cela ne tienne, grâce à notre proposition ses émules blédards vont avoir l’occasion eux aussi de devenir pour un soir les ambassadeurs culturels de leur pays. Ambassadeur? Vraiment? Quand l’on parle de concours ou de compétition que ce soit de la chanson ou d’autre chose ce n’est pas vraiment le mot adéquat et pourtant pensez-y. Voyons ce que seraient les origines de l’Afrovision.

Son but au départ serait de montrer la capacité du réseau bledard des chaînes de télévisions publiques à diffuser le même événement en même temps. La chanson et le sport sont les deux seuls manifestations non polémiques du continent mais le sport est devenu intouchable car il y a là trop d’argent en jeux pour le laisser à la disposition du domaine public. De fait, il ne reste donc plus que la chanson.

Très vite ce qui représenterait au départ qu’une prouesse technique deviendrait vite banal: la technologie perd toujours de son sex appeal quand ce n’est plus « difficile à faire ». De fait, le contenu prendrait alors le pas sur le contenant et on découvrirait alors les milles et une facettes du folklore blédard. Folklore ? Oui car les trucs méchamment commerciaux sont bannis d’office de la compétition. A l’opposé des européens chez qui 90% des chansons présentées cette année sont interprétées en anglais, l’Afrovision obligerait à utiliser une langue du bled. Il faut que l’ambassadeur représente son patelin de la manière la plus… authentique qu’il soit. Ce choix permettrait de voir la « vraie » culture du pays et  également éviterait que le RD Congo gagne à tous les coups. On verrait enfin de vrais blédards dans leur style blédard et pour une audience blédard.

Quel serait le but essentiel derrière cette opération ? Faire tomber les clichés. L’idée que nous avons en tant que blédard de nos voisins directs vient, jusque là, le plus souvent, d’un documentaire ou d’un reportage. Ceux-ci sont réalisés soit avec une perspective occidentale soit avec un souci de montrer la « modernité ». Je ne m’oppose pas à ces éléments mais j’affirme que seuls ils donnent une image tronquée voire incomplète du bled. Il manque un quelque chose qui empêche de connaître les autres blédards en profondeur. En son absence on utilise des clichés souvent négatifs et le résultats et une inévitable stigmatisation. Avec AFROVISION, on utiliserait ces même clichés comme point de départ et source de toutes les blagues de la soirée, puis sans se rendre compte on serait amené à accepter les autres blédards grâce à l’habitude car on les voit enfin dans leur vérité pure et sans filtre.

Si la finalité n’est pas pour autant de réussir à créer via une simple émission cet ensemble mythique que l’on appelle l’Afrique au moins j’offre ici un moyen supplémentaire de permettre à ses habitants d’accepter de vivre ensemble sur ce territoire sans (trop) se taper sur la figure. La blogosphère m’en est témoin, ma proposition est faite publiquement, Messieurs et Mesdames les responsables des chaînes publiques africaines, la balle est maintenant dans votre camp.

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2 Commentaires

Si j’adhère à 200% à l’idée, le problème d’organisation fondamental, tel qu’il apparait au fil du temps avec l’Eurovision, est purement financier… Car qui dit gagner, dit organiser la session suivante.
Il s’est ainsi dit que pour cette année (car il ne faut pas rêver, le choix du gagnant ne se fait pas que sur la base des SMS du public, les notes des jurys locaux pondèrent largement, voire font basculer la balance), il y aurait eu une forte négociation pour savoir qui aurait les moyens de payer l’accueil du concours l’année suivante… Certains pays auraient très vite jeté l’éponge… Et comme souvent, le vainqueur dans ce cas est un pays du Nord de l’Europe… 😉

Pour en savoir plus, je conseille la lecture de cet article du Courrier International : http://www.courrierinternational.com/article/2010/05/31/pourquoi-l-allemagne-a-gagne

Vrai pas ou pas… a vous de juger…

Pour en revenir à l’Afrique, cet enjeu financier pourrait être critique à plus d’un titre…

Sincerely
DJM

@cybearDJM – Si l’argent est bien le nerf de la guerre, ce n’est pas , pour moi, un frein à une telle organisation. Le frein est plutôt « politique » dans le sens premier du terme. Les organisateurs d’événements au bled se posent directement en concurrence de leurs équivalents européens ou américains ce qui est à mon sens une erreur. Il faut se forcer à faire des événements dont la taille est directement en relation avec nos modestes moyens. A partir de là, on peut ensuite songer à faire évoluer l’évènement en fonction du succès qu’il rencontre. Mais comme tu dis les organisateurs préfèrent jeter l’éponge plutôt que de proposer un show « petit bras » 😀

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